Prélimin’air

Ce texte a initialement été rédigé pour un forum, ensuite publié sur le blog de mon activité privée (Le NatuWaliste). Il est donc possible que vous en trouviez des traces anciennes ça et là. Chaque parution a fait l’objet de corrections et ajouts. Considérez donc celle-ci comme actuellement la plus aboutie. L’appareil présenté dans cet article n’est en aucun l’objet d’une publicité de notre part : il est cité uniquement à titre exemplatif d’un dispositif accompagné d’une reconnaissance par l’une ou l’autre assurance maladie locale (en Allemagne).

Présentation

Parmi les méthodes d’extraction des principes actifs, on cite trop peu la vaporisation, pourtant efficace et précise. Et pour opérer une vaporisation, il faut un vaporisateur. Qu’est-ce ?

Un vaporisateur est composé d’un élément chauffant, d’un lieu où l’on place les végétaux à extraire, et d’une voie d’inhalation. Ça, ce sont les invariants. Les Scythes, cinq siècles avant notre ère, jetaient des sommités de chanvre sur des pierres brûlantes. Aujourd’hui on dispose d’appareils électroniques (et de meilleures connaissances en pharmacognosie), mais le principe reste le même.

« Les Scythes prennent de la graine de chanvre, et, s’étant glissés sous ces tentes de laine foulée, ils mettent de cette graine sur des pierres rougies au feu. Lorsqu’elle commence à brûler, elle répand une si grande vapeur, qu’il n’y a point en Grèce d’étuve qui ait plus de force. Les Scythes, étourdis par cette vapeur, jettent des cris confus. Elle leur tient lieu de bain ; car jamais ils ne se baignent. » Histoire d’Hérodote – Livre 4 – Melpomène, vers -445

Ça sert à fumer ?

Non, pas du tout.

« La fumée […], est un nuage de gaz, de vapeurs (plus ou moins chaudes) et de particules solides émis par un feu, certaines réactions chimiques ou un échauffement mécanique. Ces particules sont principalement de la suie (du carbone imbrûlé), ainsi que des cendres volantes. Souvent la fumée contient aussi un grand nombre de composants métalliques et organiques en faible quantité, mais qui pour beaucoup sont toxiques. » (3) C’est exactement ce qu’inhale un fumeur de tabac, le feu étant contrôlé en intensité par son aspiration. La température se situe alors vers 500° ou plus. L’inhalation des fumées est toxique pour l’ensemble des voies respiratoires et les effets irritants sont immédiats.

Un vaporisateur va soumettre les végétaux choisis à des températures bien plus basses : de 120 à 210 degrés, en général. Aucune cendre n’est produite, pas de fumée non plus. Ce qui ne signifie pas, j’insiste sur ceci, une inocuité : les données fiables sont actuellement rares et surtout ciblées sur les principes actifs de Cannabis sativa. Par ailleurs, des études récentes mettent en avant une relative nocivité de la vaporisation de mélanges glycérinés, bien connus dans l’usage de « cigarettes électroniques« . Nous n’évoquerons ici uniquement que les vaporisateurs à herbes sèches, l’inhalation de vapeurs de végétaux sans autre solvant ni support.

Un exemple de vaporisateur

Parmi les nombreux vaporisateurs disponibles sur le marché, il faut citer l’Aromed. Cet excellent appareil permet une utilisation phytothérapeutique de grande précision avec une large variété de végétaux. Son élément chauffant est une ampoule halogène. Elle maintient une température précise malgré le flux d’air grâce à un variateur très réactif : les végétaux sont tenus à température constante, et lors de l’inhalation, l’intensité de l’ampoule calorifère s’adapte immédiatement. La convection se révèle parfaite. Les principes actifs vaporisés sont ensuite filtrés par de l’eau ; cela permet d’éviter l’inhalation profonde de particules végétales ou de poussières. Somme toute, le principe de l’engin ressemble à celui d’un narguilé. Un accessoire permet également de transformer le vaporisateur en diffuseur de pot-pourri et d’huiles essentielles.

L’excellence du vaporisateur Aromed lui permet de prétendre à une intervention des assurances maladie en Allemagne (PZN 15863474 et PPN 11 15863474 23) et il répond aux exigences des utilisateurs les plus avertis.

Les avantages de la vaporisation sont nombreux. Tout d’abord, l’inhalation des principes actifs se fait par voie pulmonaire : il en résulte une immédiateté des réactions physiologiques et une absence de dégradation des molécules, comme cela se passe souvent lors de la digestion. Ensuite, seuls les extraits ciblés sont libérés selon la plage de température utilisée : pas de cellulose ingérée, pas d’alcool comme dans une teinture, pas d’effort de digestion, etc. On peut également supposer une efficacité du produit avec de moins grandes quantités de végétaux : la disponibilité étant plus efficace, les effets peuvent se révéler plus rapidement. Les éléments qui vont se vaporiser le mieux hors du végétal seront les terpènes et les huiles essentielles, un peu à l’instar de ce qui se passe lors de l’inhalation, lorsqu’on se met la tête sous un essuie et au-dessus d’une tisane.

Certains vaporisateurs sont munis d’un ballon qui se gonfle de la vapeur produite et permettent une inhalation sans devoir inspirer. Cette particularité est plutôt utilisée dans le cadre de difficultés respiratoires, sous contrôle médical, souvent en milieu hospitalier .

Notons enfin que la vaporisation n’est pas assimilable à l’acte de fumer : aucune combustion n’est présente, il n’y a dès lors pas de dégagement de goudron ou d’autres éléments pyrolytiques. Assurément, une voie à explorer, même si les données concernant l’impact de cette pratique sur le système respiratoire sont encore mal connues. (1) La modération s’impose donc et le conseil médical est le bienvenu.

Quelques températures de vaporisation usuelles :

Matriarca chamomilla 190°

Thymus vulgaris 190°

Salvia officinalis 190°

Humulus lupulus 155°

Melissa officinalis 140°

Lavendula angustifolia 130°

Eucalyptus globulus 130°

Le vaporisateur Aromed est ici donné à titre d’exemple. Il en existe de nombreux modèles, dans tous les budgets, permettant un choix adapté à chaque situation. Notons que la qualité de l’extraction n’est pas forcément liée au prix de l’appareillage, allant jusqu’à une efficience de plus de 50% parfois à cout égal ou presque (2).

Attention : l’inhalation d’huiles essentielles liquides ne peut se passer d’un avis médical. En cas de maladie ou symptômes consultez un médecin, premier partenaire de votre santé.

Références

  1. Evaluation of a vaporizing device (Volcano®) for the pulmonary administration of tetrahydrocannabinol. Hazekamp, Arno et al. Journal of Pharmaceutical Sciences, Volume 95, Issue 6, 1308 – 1317
  2. Medicinal Cannabis: In Vitro Validation of Vaporizers for the Smoke-Free Inhalation of Cannabis. Lanz C, Mattsson J, Soydaner U, Brenneisen R (2016)
  3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fum%C3%A9e
  4. D’autres températures de vaporisation sur la page germanophone « vaporizer » de Wikipédia https://de.wikipedia.org/wiki/Vaporizer
  5. D’autres températures proposées sur le site d’Aromed : https://www.aromedvaporizer.de/heilpflanzen-von-a-z/?lang=en
  6. Illustration : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d1/Vaporizer_01.JPG
  7. https://www.aromedvaporizer.de