Introduction

Le moment de nous dire au-revoir est déjà arrivé : voici le dixième et dernier article de notre cycle estival consacré aux alcoolatures. Nous espérons vous avoir apporté des explications claires et complètes sur cette pratique. Bien entendu, nous sommes à votre disposition pour en discuter : que ce soit à la bibliothèque, ou dans les commentaires d’articles. C’était un réel plaisir de vous partager nos expériences dans ce domaine.

Les conclusions

Quel serait le bon titrage d’alcool pour les principes actifs qu’il possède ? Quelle quantité de végétaux dois-je prélever ? Quelle est la teneur en eau de ces plantes fraiches ?

La consultation de l’EMA nous offre par contre une documentation abondante concernant Allium ursinum : un condensé et une monographie complète (de 90 pages). Je vous invite à la consulter pour les usages médicinaux. Nous y trouvons d’ailleurs une seconde contre-indication : Allium ursinum n’a pas été établi comme sans danger pour la femme enceinte et allaitante. On évitera donc, dans ce cas, son usage.

Concluons

Tout d’abord, il convient de relever la diversité des potentialités des alcoolatures. Mais que les limites légales existent.

Désormais, couvrir la plante d’un alcool quelconque pendant un temps indéterminé ne devrait plus être une option: les végétaux méritent un meilleur traitement.

Nous l’avons vu pour la recette de Salvia de Moore (1995), on peut suivre une recette traditionnelle avec aisance et faire confiance à la tradition de l’herboristerie, sans toutefois y identifier les principes actifs ou la DJMA.

Ensuite, nous avons identifié -au regard de données scientifiques disponibles aisément- comment mesurer une posologie efficace avec Passiflora incarnata. Et constater que certaines recettes sont établies sous la DJMA. Ce fut aussi l’occasion de constater qu’une réduction de rapport par évaporation du solvant peut être la bienvenue. Elle ne sera possible que si le ratio de départ est connu. Évidemment.

Nous avons aussi pu comprendre que certains végétaux ne sont pas utilisés correctement : tant dans la partie de la plante choisie, que dans les modes d’extraction « classiques ». Parfois ces plantes nécessitent des extractions précises, en fonction de la complexité des principes actifs visés, et de leur effet reconnu sur l’organisme.

Dans les deux mises en pratique, nous avons aussi constaté la complexité pharmacologique inhérente aux végétaux. Cette complexité, qu’on ne retrouve pas dans les molécules pharmaceutiques industrielles, semble indiquer des synergies d’action, reconnues traditionnellement, et encore en cours d’étude en laboratoires.

Peut-on -en ce sens- évoquer la préscience des herboristes d’antan ? La fréquente justesse de leurs choix invite au respect, leurs inconnues méritent désormais critiques : c’est ainsi que la compréhension s’améliore et s’améliorera.

Enfin, la pratique rigoureuse, documentée et mesurée des alcoolatures n’empêche en rien les pratiques complémentaires. Nous sommes évidemment libres de parler au végétal pendant sa cueillette, de calculer les phases lunaires, d’être attentif aux énergies du lieu, de déposer un minéral soigneusement choisi sur le pot à macérer, de réciter des neuvaines ou des mantras, d’utiliser un pendule, des tarots, des baguettes de sourcier, etc.. Sentez-vous libres, vraiment ! Mais toutes ces pratiques devraient être considérées uniquement comme des compléments (éventuels) à la volonté de précision à laquelle tant d’auteurs se sont astreints.

Cinq erreurs

Ciblons maintenant 5 erreurs fréquentes lors de la pratique des alcoolatures :

  1. Préparer trop de teinture officinale : en effet, la plante séchée est disponible toute l’année, il est donc possible d’en préparer la teinture « à la demande », en tenant toutefois compte du temps de macération. En général, disposer d’un flacon de 200 ou 300 ml de teinture d’une plante suffit à un usage domestique. Et il est encore temps de préparer le flacon suivant lorsque le premier commence à se vider.
  1. Préparer trop peu de teinture officinale : car contrairement aux plantes séchées, les plantes fraiches ne se récoltent qu’à quelques périodes de l’année. De plus, lorsqu’on teste des recettes, ou quand on concentre sa macération (vers l’extrait fluide 1:1, 2:1, voire plus), les quantités sont vite englouties. Et rien de plus rageant que de laisser une recherche en pause durant un an pour cause de manque de produit à traiter.
  1. Ne pas critiquer la recette et s’adapter : ce n’est pas parce que c’est écrit dans un ouvrage d’herboristerie que ça fonctionnera. Pensons à ces recettes proposent tellement peu d’alcool qu’il ne recouvre aucunement le végétal mis en macération, … Il s’agit de s’adapter à la situation vécue, sans toutefois se dérouter des bonnes pratiques, telles que le respect de la posologie ou du titrage.
  1. Se passer de lire : pourquoi feriez-vous cela alors que Folia officinalis vous ouvre ses portes, alors que tant de bibliothèques offrent leur contenu en ligne, alors que vous disposez de cette série de dix articles, alors que les sociétés pharmaceutiques déposent leurs listes d’ingrédients publiquement, etc. ? J’ajouterais que ces lectures doivent se faire à l’éclairage de votre critique consciente.
  1. Se passer d’écrire : car c’est le complément du point précédent. Tout d’abord, parce que vous pourriez être amenés à vous relire, à aller rechercher une information que vous auriez oubliée. Mais aussi parce que d’autres pourraient, dans le futur, vous lire et bénéficier de vos expériences passées, que ce soit les réussites ou les échecs. Et qui sait, un jour, vos recettes se trouveront rassemblées dans une bibliothèque spécialisée.

Bienvenue

Oui, l’ultime propos est un mot de bienvenue :

Bienvenue désormais dans le merveilleux monde des extractions hydro-alcooliques de végétaux d’herboristerie réalisées avec précision et dans l’interminable recherche des principes actifs qui répondent à vos attentes quotidiennes.

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