Je ne sais pas vous, mais moi mon chemin vers les plantes a démarré suite à des troubles d’ordre hormonal. Je m’étais alors renseignée sur des blogs (je n’avais aucun livre sur le sujet à l’époque ^^’) pour dénicher des plantes utiles pour moi, que j’avais au jardin par chance (merci le framboisier !).

Par la suite, c’est avec cette même volonté de gagner en autonomie que j’ai acquis le livre Mamamélis de Rina Nissim, « Manuel de gynécologie naturopathique à l’usage des femmes », publié en 1984 et revu et corrigé en 2016.

Je le consulte encore ponctuellement, lorsqu’on me demande conseil ou que je suis face à un souci, mais je reste consciente de son ancienneté et de ses limites, et je complète souvent par d’autres ouvrages concernant l’utilisation des plantes.

Résumé :

« Règles douloureuses, cycles irréguliers, bouffées de chaleur, vaginites chroniques, fibromes… autant de maux pour lesquels la médecine moderne occidentale n’a d’autres réponses que la suppression des symptômes, voire l’ablation de l’organe. De plus en plus de femmes sont conscientes que ces méthodes, pour efficaces qu’elles soient sur le moment, ne résolvent pas toujours les problèmes, faute de faire un travail en profondeur au niveau du terrain. A l’image de l’auto-examen pratiqué par les femmes elles-mêmes à l’aide d’un miroir et d’une lampe de poche et du mouvement self-help qui en est né, ce manuel propose la réappropriation par les femmes de médecines douces, globales et efficaces. Mamamélis clarifiera pour chacune l’utilisation qui peut être faite des plantes, des oligo-éléments et d’autres remèdes naturels et soulignera l’importance de l’alimentation pour la santé des femmes et leur autonomie ! »

Mamamélis

👥 De qui ?

Rina Nissim est une naturopathe Suisse, auteure et co-fondatrice de l’ancien Dispensaire des femmes de Genève (Babelio). Sa pensée et des motivations s’inscrivent dans le mouvement self-help venu des états Unis, dont elle est une figure de proue en Europe (elle a particulièrement participé aux combats pour l’avortement et la contraception). En 1984 elle fonde sa propre maison d’édition, « Editions Mamamélis« , où elle publie ses ouvrages et ceux d’autres auteurs de la même mouvance.
Pour en savoir plus sur l’auteure et ses combats :
https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2006-2-page-98.htm
https://www.cairn.info/journal-nouvelles-questions-feministes-2016-1-page-162.htm

Mais qu’est-ce que le mouvement self-help?

Ce mouvement est né aux Etats-Unis dans les années 70/80  « de la prise de conscience de l’immense dépossession de savoir/pouvoir dont les soignantes ont été victimes au profit des médecins » (Mamamélis), à savoir la destruction d’une partie de ce savoir avec les chasses aux sorcières fin du moyen âge et par la suite l’adoption des rôles subalternes dans la médecine par les femmes.

Self-help signifie auto-soin. Ce sont des femmes qui se sont regroupées pour découvrir et apprendre ensemble le fonctionnement de leur corps. A travers ces rencontres elles délivrent aussi la parole autour des thèmes chargés de tabous ou de déni qui touchent aux expériences propres au sexe féminin, comme l’avortement, l’accouchement, les règles, et plus largement, elles identifient comment les  valeurs patriarcales agissent dans la médecine, au travail, dans l’empire publicitaire et la société en générale pour formater un monde qui maintient la femme en situation d’aliénation.
Ensemble les femmes apprennent à reconnaître leurs expériences et leurs compétences à ressentir, comprendre et s’occuper d’elles, de leur bien-être global qui inclus la santé, l’autonomie, l’auto-gestion de leur sexualité.

Marie Pénélope Pérès, http://lamemoiredesfemmes.blogspot.com/

On y observe également une volonté de rendre la santé accessible à tous, jusqu’aux plus démunis et partout dans le monde !

🤷‍♀️ Pour qui ?

Il se veut a priori accessible à tous, toutes les femmes dans la mesure où le but est leur gain en autonomie, mais je pense que sans connaître le cycle féminin (malgré le rappel) ou les plantes, il sera plus ardu à aborder.
Il est annoncé* à destination des soignants aussi, même si pour ces derniers j’émets quelques doutes (voir les défauts).

Schémas du cycle hormonal

🧐 Structure détaillée :

La présentation est symptomatique et se divise en trois grandes parties : troubles liés au cycle, troubles infectieux, et enfin tumeurs et alimentation.

  • Préface
  • Introduction
  • Hormones, cycles et anatomie
  • 1. Signes désagréables avant les règles et à l’ovulation
  • 2. Règles douloureuses
  • 3. Règles irrégulières
    • les règles prématurées
    • les retards de règles
    • les saignements
  • 4. La ménopause
  • 5. Les aménorrhées
  • 6. Vulvites et vaginites
    • Le muguet
    • Le trichomonas
    • Les vaginites bactériennes non spécifiques
    • L’herpès
    • Le condylome / le papilloma virus
    • Le chlamydia / l’uréaplasme
    • Le gardnerella / le streptocoque du groupe B
    • La gonorrhée / la syphilis
    • Les vaginites chroniques
  • 7. Colpites et ectopies
  • 8. Pertes et démangeaisons en dehors de l’infection
  • 9. Kyste de bartholin et bartholinite
  • 10. Endométrite et annexite
  • 11. Les cystites
  • 12. Endométriose
  • 13. Tumeurs bénignes :
    • Le kyste du sein
    • Le fibrome utérin
    • Le kyste de l’ovaire
    • Les dysplasies du col
  • 14. Le cancer
    • Le cancer du sein
    • Le cancer de l’utérus et du col
  • 15. Le sida
  • 16. L’alimentation
  • Annexes : définitions, principes d’utilisation, diathèses, références
  • Index des plantes
  • Index général

Ses qualités :

👍 Son côté abordable: l’approche est symptomatique et facile d’accès. On y trouva aussi des hypothèses sur la venue de telle ou telle affection, et l’ouvrage présente des rappels de physiologie nécessaires à la compréhension des troubles hormonaux et anatomiques.

👍 L’approche naturopathique : pour chaque affection plusieurs solutions sont proposées, allant des plantes à l’acupuncture, en passant par des rectifications alimentaires, l’apport de minéraux ou de l’homéopathie. On y trouve même souvent décrits sans jugement les propositions de traitement allopathiques.

Ses défauts :

👎 Son ancienneté : il a été revu et corrigé en 2016, mais malgré tout il persiste une absence de mention à des techniques naturopathiques plus récentes comme les bains de siège et bains de vapeur par exemple. Les formulations de plantes n’ont aussi pas été revues depuis la première édition, selon une volonté de l’auteur* de laisser un aperçu des différentes possibilités et le libre choix de chacun, mais cela complexifie d’autant plus la pratique.

👎 Pour un ouvrage qui se veut vulgarisateur et à la portée de tous, je dirais qu’il manque de schémas anatomiques (de qualité et complets), d’illustrations, pour renforcer l’auto-observation… Les deux exemples ci-contre sont les seuls schémas de l’anatomie féminine, un peu simplistes non? (où est le corps du clitoris?!)

👎 Les sources : nous saluons leur présence en fin d’ouvrage, mais on y remarque l’absence d’études scientifiques sur l’efficacité des traitements proposés (alors qu’elle mentionne parfois des résultats généraux d’opérations ou de traitement, qui sous-entendent au moins des études cliniques). A la place, des références de type essais, guides qui relèvent de la naturopathie, de la phytothérapie notamment. L’essentiel de son ouvrage est inspiré des phytothérapeutes français* et semble basé sur son expérience, notamment celle au Dispensaire des femmes de Genève* qu’elle a fondé; je regrette aussi l’absence de participation d’un.e gynécologue ou même médecin généraliste à la rédaction/relecture de cet ouvrage…

* paraphrase des propos de Rina Nissim, présents dans son introduction à l’ouvrage.

Pour conclure, je dirais qu’il est à prendre avec des pincettes car à l’heure actuelle, avec l’émergence du « féminin sacré » et cette attention accrue aux femmes et à la sexualité en général, apparaissent d’autres ouvrages plus actuels sur la physiologie féminine. D’ailleurs, sauf erreur de ma part, un professionnel du (para)médical y trouvera sans doute à redire.
Aussi, celui-ci ne se suffit pas à lui-même, ce qui est dommage… Nina Rissim renvoie directement à la consultation d’ouvrages plus complets sur la phytothérapie pour l’ouvrage des plantes par exemple, et fait constat d’imperfection (dans son introduction) sans qu’il y ait eu la claire démarche, au fil des rééditions nombreuses, de pallier à ces défauts.

Mais j’aime néanmoins beaucoup la diversité des approches proposées, qui permettent d’élargir les perspectives de soin, qui se complètent l’une l’autre. Sans compter la richesse des affections abordées, qui permet de vraiment se réapproprier son corps de femme, tout en gardant à l’esprit qu’il ne se substitue pas à l’avis et au diagnostic d’un médecin. Au contraire, il nous donne des outils précieux pour mieux entamer un dialogue conscient et serain avec lui!
Cet ouvrage a été majeur dans le mouvement self-help européen, et nous sommes ravies de vous le proposer dans notre assortiment 🥰

Et vous, l’avez-vous consulté ? Avez-vous d’autres références de ce type à nous conseiller ? 🤗

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