On vous l’a montré dès qu’on l’a reçu, mais voici désormais une présentation plus complète de notre petit dernier!

Le Plantes Thérapeutiques, tradition, pratique officinale, science et thérapeutique est le résultat d’une collaboration entre deux professeurs d’université: Max Wichtl et Robert Anton. 

« Il n’y a pas de vérité, il n’y a que des points de vue », dit le sage.

Robert Anton

Pour ma part, j’ai eu l’occasion de l’utiliser pour l’élaboration de mon mémoire de fin d’études, et de nombreuses notions présentes dans ce livre nous ont été présentées en cours (Botanique et Pharmacognosie).

Je l’apprécie énormément pour sa richesse d’informations, sa précision scientifique, et le fait qu’il se base sur des références scientifiques que j’ai utilisées au cours de mes études, telle que la Pharmacopée Européenne, qui est, pour moi, la base en matière d’informations sur une matière première.

Cela lui donne un aspect “rassurant”, comme s’il contenait une information non altérée, absolue; Ce qui est assez cocasse, quand on lit la toute première partie, la Prolalie, qui cite: “ Il n’y a pas de vérité, il n’y a que des points de vue”.

Un petit mot sur les auteurs:

    Le Pr. Max Wichtl (1925-2019) a une formation de chimiste, biologiste et pharmacien. Il a été professeur de pharmacognosie à la Faculté de pharmacie de l’Université de Vienne (1971-1973) et de l’Université Philipps de Marbourg de 1973 jusqu’à sa retraite en 1990, où il était titulaire de la chaire de Pharmacognosie. Il a également dirigé l’Institut de Biologie Pharmaceutique. 

Le professeur Wichtl, qui était attaché aux plantes médicinales et à la qualité pharmaceutique et thérapeutique des médicaments, a été actif dans de nombreuses associations traitant le sujet, au niveau national et européen, telles que: la Société pour la recherche sur les plantes médicinales, les Pharmacopées Autrichienne et Allemande, la Société autrichienne pour la phytothérapie, la Commission E et la Pharmacopée Européenne. Il a parallèlement écrit et co-écrit de nombreux ouvrages, dont son plus connu est le Teedrogen und Phytopharmaka: Ein Handbuch für die Praxis paru en 1984 (“Drogues du thé et Phytopharmacies : Un manuel pratique”). L’ouvrage en est actuellement à sa 6e édition, parue en 2016.

Le professeur Wichtl était également musicien et passionné de Mozart.

   Le Pr. Émérite Robert Anton quant à lui, est diplômé en pharmacie à l’université de Strasbourg et a été professeur de pharmacognosie à la Faculté de Pharmacie de cette même université de 1975 à 2007. 

Il a été directeur du laboratoire de Pharmacognosie de l’Université de Strasbourg, a rédigé et co-écrit de nombreux ouvrages et articles, et a honoré, à ce jour, près de 300 conférences. Très actif, il a également créé et participé à de nombreuses associations au niveau national, européen et international telles que l’Académie nationale de Pharmacie, l’Agence Nationale de Sécurité des Médicaments, la Commission européenne de Pharmacopée, l’EFSA (European Food Safety Authority), pour ne citer qu’elles.

Il possède également des titres de mérite tels que celui d’Officier dans l’Ordre National du Mérite.


Un petit avertissement avant la lecture :

La première édition française de l’ouvrage date de 1999. Voici la dernière édition en date (la deuxième) publiée en 2003. 

Bien qu’il soit très renommé, je vous conseille de garder à l’esprit lors de sa consultation, que ce livre est ancien (pas moins de 20 ans). De nombreuses données ont été actualisées depuis (réglementations nationales et européennes, nouvelles méthodes scientifiques, nouvelles découvertes sur la drogue en question, etc).

rq: Dans le milieu scientifique, il est considéré qu’au-delà de 10 ans une source bibliographique est ancienne.

Mais alors, pourquoi l’avoir accueilli dans votre bibliothèque, nous demanderez-vous?

Et bien, parce que malgré son grand âge, ce livre est une véritable référence chez les pharmaciens et les herboristes. 

La plupart des données qui s’y trouvent sont issues d’ouvrages et sites de référence européens tels que la Pharmacopée Européenne, l’Agence Européenne du Médicament (EMA), la Coopérative Européenne Scientifique sur la Phytothérapie (ESCOP), les sites réglementaires en matière de produits à base de plante français (AFSSAPS, actuel ANSM) et allemand (Commission E et Kooperation Phytofarmaka). Ces sites et ouvrages sont actualisés régulièrement.

👉 Le “Plantes thérapeutiques” est donc un outil très complet pour commencer ses recherches, mais il faudra compléter vos informations en consultant notamment les sources originales (cf Liens).


La présentation du livre :

Ce livre est divisé en plusieurs parties, à commencer par une préface écrite par le Pr. Anton et une écrite par le Pr. Wichtl. Chaque partie a son importance, et vaut la peine d’être lue, pour ne pas manquer une information essentielle à la bonne compréhension des monographies.

Partie I:
Les préfaces:

La première est du Pr Robert Anton. Il s’agit d’une petite ouverture philosophique, presque poétique.

Il nous fait remarquer qu’il existe des différences de point de vue concernant les plantes, en Allemagne et en France, ce livre étant basé sur l’ouvrage original allemand.

Il nous fait également remarquer plusieurs fois que la phytothérapie est une matière médicale très difficile, tant il existe de molécules dans une plante et de manières de les extraire, que de produits finaux à indications différentes. Cela donne effectivement de nombreux paramètres à examiner, et cela demande idéalement une application au cas par cas.

La table des matière:

Les monographies des plantes sont classées alphabétiquement par nom de la drogue, et non selon le nom latin de la plante. Soyez donc attentifs!

la liste des abréviations: 

Je vous conseille de la garder en mémoire car il y a beaucoup de références aux ouvrages allemands.

La table des correspondances nom français-nom latin:

Pour plus de facilités 🙂

Partie II: Les Généralités:

Cette partie est divisée en 9 chapitres:

1. Propos préliminaires pour faciliter votre lecture:

👉 C’est ici que l’on explique comment est constituée chaque monographie 👈

2. Une initiation à l’histoire et au présent de la phytothérapie:

Un petit chapitre sur le rapport de l’homme à la plante, sur l’évolution du concept du médicament, en passant par une définition de la Pharmacognosie et en finissant par un chapitre sur la Phytothérapie, que l’auteur considère comme faisant partie intégrante de la thérapeutique (et pas comme une médecine complémentaire), ses forces et ses faiblesses.

3. Une qualité pharmaceutique indispensable:

Ce chapitre explique que la qualité d’une drogue végétale passe par le respect de nombreux critères: l’identification botanique correcte de la plante, les bonnes conditions de récolte, l’absence de falsifications, l’identification chimique correcte de la drogue, l’absence/teneur acceptable de pesticides, bactéries, métaux lourds ou d’eau par la réalisation “d’essais”, la bonne teneur des constituants actifs, la stabilité de la drogue et enfin, la bonne conservation et stockage.

Un petit rappel des métabolites secondaires des plantes est également présent.

4. Des drogues aux préparations végétales: formes galéniques et pharmaceutiques:

On aborde dans ce chapitre la matière première utilisée, les différentes méthodes d’extraction et on y défini les différentes formes galéniques (extraits, teintures, poudres, ect).

On met l’accent sur le type d’indication thérapeutique qui diffère en fonction du type d’extraction.

Finalement, est abordée la question de la standardisation des extraits.

5. Mais aussi … Les tisanes:

Ce chapitre défini les tisanes, les aspects réglementaires s’y rapportant, ainsi que des exemples de mélanges acceptés en Allemagne.

6. Les médicaments à base de plantes en France et l’essor des compléments alimentaires:

Ce chapitre pourrait faire l’objet d’un article à lui seul tant il est dense!

Il aborde le fait que le médicament à base de plantes est de plus en plus consommé depuis une quarantaine d’années (à nos jours). Il y a donc eu un besoin de le définir et de le réglementer.

Les compléments alimentaires quant à eux, ne répondent pas aux mêmes règles strictes. Et tout l’enjeu se trouve dans la “zone grise” législative, entre les médicaments à base de plantes et les compléments alimentaires.

7. Les médicaments à base de plantes en Allemagne et les perspectives européennes:

On aborde ici la question des médicaments à base de plantes selon la législation allemande et du besoin de la création de la Commission E(qui n’est plus active depuis 1994), et plus tard de la Kooperation Phytofarmaka.

De même, en Europe, le besoin d’une uniformisation des lois sur ce sujet se fait ressentir. C’est pourquoi l’EMA a été créée, avec un comité spécifique aux médicaments à base de plantes: l’HMPC.

8. La phytovigilance et la sécurité du consommateur: deux objectifs d’une grande actualité:

Qui dit consommation de substances dit toxicité. C’est valable autant avec les médicaments allopathiques qu’avec ceux à base de plantes.

La toxicité de ces derniers peut provenir de la plante elle-même (on sait que certaines familles de plantes sont particulièrement toxiques), mais elle peut aussi le devenir à la suite d’une exposition ou contamination d’une autre plante/substance toxique.

De même, une autre forme de toxicité peut se produire suite à la prise concomitante d’un médicament allopathique et d’un à base de plantes et induire une interaction insoupçonnée.

Les instances officielles sont conscientes de tout ceci et prennent dès lors certaines mesures: c’est ce qu’on appelle la Pharmacovigilance (Phytovigilance, dans le cas des médicaments à base de plantes).

9. Et les institutions officielles?

Dans ce chapitre sont décrites 3 institutions officielles importantes dans le domaine de l’étude des drogues végétales: la Pharmacopée Européenne, l’ESCOP et l’OMS. On y aborde leur origine, leurs buts et leur travail en matière de médicaments à base de plantes.

Cette partie se termine par un glossaire (plutôt salvateur, surtout pour les termes botaniques!), un épilogue et quelques références. Ces dernières sont précieuses quoique anciennes, à nouveau. On y retrouve ouvrages (tels que le « Bruneton »), articles et documents officiels (directives, références etc).

Partie III: les monographies :

La partie III contient des monographies détaillées, agrémentées de photos et de schémas. A la fin de cette partie, vous retrouverez également des monographies plus concises.

La monographie comporte des photographies de la drogue sèche, la plante fraiche, des dessins des molécules principales, …
…, des photographies pour l’identification microscopique, de la chromatographie sur couche mince obtenue. Entre autres!

Les drogues décrites dans ces monographies sont celles qui sont liées à l’existence d’un “médicament à base de plantes” (loi française), ou qui possèdent une “Autorisation Standard” (loi allemande).

Les titres des monographies sont le nom des drogues en latin et en français mais classés par ordre alphabétique des noms latin (d’où la table de traduction latin/français)!

Nous ne détaillerons pas cette partie outre mesure, puisqu’elle l’est elle-même dans le premier chapitre “Généralités: 1. Propos préliminaires pour faciliter votre lecture: » .

Nous dirons simplement qu’elles contiennent:

  • une description de la drogue, à laquelle se réfère une photographie;
  • les références utilisées: Pharmacopée Européenne (Ph. eur.) ou française (Ph. fr.);
  • la matière première, ou autrement dit, la plante utilisée. Le nom de cette dernière est celui repris dans l’index de Kew (actuellement IPNI, International Plant Name Index. Souvenez-vous, nous en avions parlé dans l’article “Donne-moi ton nom et je te dirais qui tu es”);
  • quelques synonymes du nom de la plante;
  • l’origine de la plante (historique, géographique);
  • les constituants chimiques majeurs/responsables de l’activité pharmacologique de la drogue;
  • les indications, en différenciant l’usage traditionnel de celui qui a été prouvé pharmacologiquement et cliniquement, le tout agrémenté des informations de la Commission E et des Cahiers de l’Agence 1998 (AFSSAPS);
  • les effets secondaires apparaissant dans les conditions normales d’emploi;
  • la prise en infusion;
  • les tisanes;
  • une vue d’ensemble des médicaments qui se sont faits et qui se font encore;
  • l’identification de la drogue (par microscopie et chromatographie sur couche mince: CCM);
  • les falsifications auxquelles être attentif;
  • la conservation de la drogue;
  • la bibliographie (se veut accessible facilement pour le pharmacien et le médecin);
  • un extrait de la monographie de la Commission E concernant l’étiquetage. 

Une petite pensée ou un petit conseil, écrits par le professeur Anton, agrémente toujours la fin de la monographie.

Partie IV: l’index :

Pour retrouver les termes en un clin d’œil.


La fiche « Coup d’oeil » :

Ce qu’on aime 👍

  • Le livre est reconnu par la communauté scientifique et la communauté des herboristes même s’il est ancien. C’est une référence.
  • Il est riche en informations (basées sur des sources de référence), précises et vérifiées. Ce qui en fait un ouvrage d’une grande qualité scientifique.
  • Il est illustré par, entre autres, des photos de l’aspect macroscopique et microscopique de la drogue étudiée; de la chromatographie sur couche mince, et de dessins de molécules des principaux constituants actifs de celle-ci.
  • Le livre est écrit par deux pharmaciens, pharmacognostes et travaillant dans le domaine réglementaire, ce qui permet d’avoir leur “prisme de vision”, qui est moins connu.
  • Il présente également le point de vue de deux cultures différentes sur un même sujet (française et allemande).
  • Le Pr. Anton apporte une touche presque philosophique aux sujets scientifiques et réglementaires du livre, ce qui donne de la légèreté et de l’ouverture d’esprit à la lecture. On sent également passer beaucoup d’amour du métier.

Ce qu’on aime moins 👎

  • De mon point de vue, tout est à garder! Cependant, je peux reconnaître son manque d’accessibilité. Il est écrit via un prisme pharmaceutique et médical qui peut rebuter ou effrayer les non initiés.
  • La partie « Généralités », pourtant essentielle, est très longue. Elle pourrait en frustrer certains qui préféreraient aller directement consulter les monographies.
  • Les monographies justement… Elles sont difficiles à suivre, dans le sens que leur structure est complexe! Pour le confort du lecteur, il sera important de lire la partie “Propos préliminaires pour faciliter votre lecture”.
  • Le livre n’a malheureusement pas été réédité depuis 2003.

A qui est-il destiné? 🤷‍♀️

  • Aux professionnels des soins de santé ayant besoin d’informations pour soigner leurs patients.
  • Aux pharmaciens, médecins, chimistes, biologistes, herboristes, etc ; autant étudiants que chercheurs et professeurs.
  • Aux autres professionnels travaillant ou souhaitant travailler avec les plantes: producteurs, etc.
  • Peut-être aussi aux amateurs du domaine, souhaitant en savoir plus sur les plantes et les médicaments à base plantes?

A quoi est-il destiné? 🤷‍♀️

Il est vrai que ce livre est de prime abord destiné à un public précis (les professeurs Wichtl et Anton se sont concentrés sur les pharmaciens et médecins) et à un usage précis (recherche ou comme base de cours). Mais il est si complet et si bien expliqué, qu’il pourrait être aussi utilisé comme base pour faire découvrir le sujet aux amateurs et non initiés.


Vous l’aurez compris, c’est un fameux condensé d’informations! Et finalement c’est la plus petite partie du livre qui est la plus riche. Si vous avez le temps et l’envie d’en savoir plus, nous vous conseillons vivement de la lire.

Outre vous apprendre comment aborder les monographies, elle vous donnera un autre point de vue, plus complet sur ce que représente les drogues à base de plantes, de la récolte, en passant par l’analyse, la conception, la réglementation, la commercialisation et finalement la phytovigilance.

Ce prisme de vue est très “pharmaceutique”, mais c’est cela que je trouve intéressant finalement, pour mettre en lumière ce chemin de réflexion.

Et vous, avez-vous déjà consulté ce livre? A quelle occasion? Qu’en avez-vous pensé?


Liens:

International:

  • l’International Plant Name Index: IPNI ;
  • Organisation Mondiale de la Santé: OMS ;

Europe:

  • la Pharmacopée Européenne (accès payant) ;
  • la Coopérative Européenne Scientifique sur la Phytothérapie (accès payant): ESCOP ;
  • l’Agence Européenne du Médicament: EMA, et HMPC ;

National:

Sources:

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