Article initialement rédigé et publié par Aurélie B. sur sa page « Lungta – Herboristerie & Inspiration végétale » et diffusé ici avec son aimable autorisation. Merci infiniment d’avoir pris le temps et le talent de rédiger ce moment, Aurélie.

Précisions utiles : La photo d’entête ainsi que la photo de groupe sont propriété de « Lungta – Herboristerie & Inspiration végétale » – Merci à elle !


Étang de Virelles

Magnifique journée d’hier au cours de laquelle la beauté de la Nature, les rencontres, les échanges, la transmission de savoirs ont illuminé mon cœur tendre d’herboriste. Encore un peu plus de profondeur dans cette compréhension du Vivant et de la médecine des plantes.

J’ai eu l’immense honneur d’assister à deux conférences en présence de Thierry Thévenin et d’Élise Bain. Ils sont un tel puits de savoir, d’une grande sympathie et humilité. Un cadeau inestimable pour la petite herboriste que je suis. Nous nous inscrivons tous dans une longue Histoire humaine passionnante d’herboristes et de passion végétale. Rencontrer de tels acteurs du monde de l’herboristerie et de l’ethnobotanique est un privilège et intellectuellement, provoque un effet particulièrement revigorant.😁

Cette journée a mis l’accent sur la précieuse alliance avec les plantes de notre environnement afin de faire face aux grandes périodes de crise de notre monde en mutation, que ce soient les pandémies, la destruction des écosystèmes, les guerres, etc. Les végétaux nous montrent la voie de la vie, de la résilience et de l’équilibre. Merveilleuses compagnes en temps de chaos.

Lors de cette journée, a été abordé l’accompagnement du Covid et épidémies par les plantes médicinales locales au travers de 3 axes : la prévention, la phase curative et la convalescence. Pour les cas graves ou les complications, je tiens à préciser que la phytothérapie est une merveilleuse médecine complémentaire mais ne se substitue pas à la médecine allopathique. Créons des ponts et non des murs, par pitié. Dans de nombreux cas, malgré tout, elle est d’une aide efficace et suffisante.

Chloé, Antoine, Nicolas

Après une belle balade autour de l’étang, Thierry Thévenin nous a aussi présenté son approche bienveillante des plantes dites « invasives ». 🌱

Ces plantes diabolisées qui ont cette merveilleuse capacité de pousser sur des zones de chaos générées par l’humain : destruction des forêts, terre polluée meurtrie par l’usage de pesticides, dévégétalisation des espaces, éboulis, catastrophes naturelles, etc.

Ce n’est pas tant ces plantes qu’il faut pointer du doigt et condamner. Elle ne sont que le symptôme de la destruction massive des espaces propices à une diversité végétale. Le symptôme visible, la sonnette d’alarme de l’énorme destruction massive causée par notre espèce de par le monde.

Ces plantes permettent au contraire de revégétaliser des espace chaotiques, pauvres ou détruits. Certaines sont en effet pionnières, bio-indicatrices et disparaîtront le plus souvent d’elles-mêmes quand l’équilibre sera retrouvé. Le fameux principe d’homéostasie, de recherche d’équilibre. Elles sont porteuses de vie et apportent un équilibre naturel sur le long terme.

Pourquoi lutter contre ce symbole de résilience et de vie qu’elles représentent? Ne serait-ce pas plutôt nos systèmes mortifères qu’il faudrait incriminer? Beaucoup de ces plantes sont aussi médicinales et comestibles. Ne pouvons-nous pas en bénéficier, apprendre à en faire des alliées ?

L’histoire des plantes et des hommes est faite d’importation de plantes exotiques par les grandes découvertes, les voyages, les guerres. Toujours la vie retrouve une certaine forme d’équilibre, s’adapte sans s’accrocher à ce qui a été et en faisant confiance en ce qui sera.

Ouvrages disponibles à la bibliothèque de Folia officinalis

Appréciant l’urbex, j’ai pu observer cela dans des anciennes bâtisses abandonnées, des villes désaffectées, des sites de grandes catastrophes. Tout est une question de regard et c’est cela que Thierry Thévenin nous a transmis hier. Changer notre angle de vue, notre perspective sur les choses. Appréhendons les changements sur du long terme et ne tirons pas de conclusions trop hâtives. À qui profite la diabolisation de ces plantes? Bien sûr, au système ultra capitaliste et aux lobbys qui leur ont permis de pousser en détruisant notre environnement, en le polluant et qui ne souhaitent pas se remettre en question.

De tout temps, des plantes et des animaux ont été diabolisés. Pensons à la chouette, à l’églantine, cette rose du diable et j’en passe. Plantes invasives, plantes du diable, plantes de sorcières… Je n’y vois personnellement pas de malédiction mais juste des vies passionnantes à chérir.

Merci à Thierry Thévenin et à Vieilles Racines et Jeunes Pousses

Merci à Élise Bain de Alchémille et compagnie

https://alchemille-et-compagnie.blogspot.com

Ils nous partagent avec passion leur savoir lors de formations et dans des ouvrages.

Merci à Emilie Hennot du Centre ethnobotanique de l’Aquascope Virelles et Aquascope Virelles de nous avoir accueillis dans ce magnifique lieu. Je vous conseille d’ailleurs les diverses activités proposées. Petit coup de cœur personnel pour les aubes sauvages… moment suspensu au fil de l’eau.

Merci à Folia Officinalis pour les échanges riches autour de notre passion.

Lungta


Les livres présentés

BAIN Élise, THEVENIN Thierry, Épidémies, pandémies et plantes médicinales. Les mots qui portent, 2023.

THEVENIN Thierry, Les plantes du chaos, Lucie. Souny,2021.

Egalement disponible à la lecture :

THEVENIN Thierry, Plaidoyer pour l’herboristerie, Actes sud, 2013.

THEVENIN Thierry, Les plantes sauvages (le chemin des herbes – édition « sac-à-dos »), Lucien Souny, 2021.